Deux soeurs....

J'étais de bonne humeur ce jour là, d'une part, bien sur, parce que le clan allait bien, d'autre part j'allais retrouver ma sœur Étoile d’Espérance. Nous nous retrouvions la plupart du temps sur L'île de la paix, où nos odeurs se sentaient moins. Personne ne savait que l'on était sœurs, et c'était sans doute mieux comme ça. Bien que j’espérais que le savoir ne changerais rien à l'estime que nous portaient nos clans respectifs, on ne savait jamais. Tout le monde a ses ennemis, et leur donner des armes est mauvais. Même si notre parenté ne changeait en rien notre loyauté.

Je quittais donc le camp de bonne heure, après avoir dit que j'allais chasser et faire un tour. Ce qui était tout à fait vrai. Je sortit, et mit immédiatement le cap sur l'île de la paix. Je trottinais, pas très rapide, mais j'avais un peu de temps. Le soleil, encore bas, annonçait une bonne journée, même si quelques nuages flottaient dans le ciel. J'arrivai assez rapidement, et m'aventurai prudemment dans l'île. Heureusement vide. Je m'assit sur une plaque rocheuse, et commençais une toilette en attendant ma sœur.

Je m'interrompis brutalement, il me semblait entendre des pas. J'appelais, d'abord tout bas, puis plus fort.

-Étoile d’Espérance? Qui est là?

Le vent soufflait dans le mauvais sens, je ne sentais pas l'autre. J’espérais que c'était ma sœur.

J'avais rendez-vous avec ma soeur, ce matin même, et trotinait le nez au vent vers l'île de la paix.
J'adorais Lune des Temps, sa patiente et sa gentilesse qui avaient souvent raison de mon sale carractère. Ma grande soeur possédait toutes les qualités que je n'avais pas et que j'aurais rêvé d'avoir. Lune des Temps était ma dernière famille sur Terre.
Physiquement, nous ne ressemblions pas : elle avait hérité de la fourure gris cendre de papa et moi, des grands yeux bleus de ma mère.
Toujours est-il que c'est à sa recherche que j'avançais dans l'île de la Paix.
Rapidement, je repéra sa silhouette fine.

Je m'élança vers elle, et me frota contre sa fourure douce, émissant un petit ronronnement.
-comment vas-tu ? lui demandais-je.

Je ne repérai Étoile d’Espérance que lorsque qu'elle arriva tout près de moi. Nous nous voyons régulièrement ainsi, et c'était toujours un plaisir. Le fait d'être deux sœurs orphelines nous liait profondément, mais je pensais qu'elle devait vivre ça plus durement que moi, qui avais toujours ma famille adoptive. Surtout que je n'avais pas connu nos parents, contrairement à elle. Ma sœur se frotta contre moi en ronronnant. Je me mit à mon tour à ronronner, et lui mit un coup de tête amical. Elle demanda:

-Comment vas-tu ?

Je me rassit face à elle, avant de lui répondre:

-Je vais très bien, merci. Et toi?

Je doutais qu'elle aille très mal, du moins physiquement, car, comme souvent pour son clan, elle avait l'air bien nourrie, mais elle pouvait avoir des problèmes. J’espérais que ce n'était pas le cas.